Après la polémique autour de la naturopathie, Doctolib choisit de se restreindre aux professionnels de santé référencés


Au siège de l’application de prise de rendez-vous médicaux en ligne Doctolib, à Paris, en 2019.

Le choix est salué par une grande partie de la communauté médicale comme par les pourfendeurs des pseudo-médecines : à la suite de la polémique née fin août autour de certaines pratiques de naturopathie, Doctolib, start-up devenue leader dans la prise de rendez-vous médicaux en France, a fait le choix de ne plus référencer les tenants de pratiques de « bien-être ». « Seules les professions qui ont un numéro ADELI ou RPPS, donc qui sont référencées par les autorités sanitaires (agences régionales de santé, ministères), pourront utiliser les services de Doctolib », a annoncé au Monde, mercredi 26 octobre, Stanislas Niox-Chateau, cofondateur et PDG de l’entreprise.

Plus concrètement, 5 700 praticiens d’activités comme la naturopathie, le coaching en développement personnel, ou plus ésotériques, comme les magnétiseurs ou les médiums, vont être exclus des services de l’entreprise ; cette dernière leur laisse un délai de six mois pour se réorganiser.

La polémique autour de certaines pratiques alternatives est née, le 22 août, d’une vidéo diffusée sur Twitter par le collectif L’Extracteur, qui veut lutter contre les pseudo-médecines. Irène Grosjean, une figure de la naturopathie, aujourd’hui nonagénaire, y vantait la pratique des « bains dérivatifs » pour les enfants fiévreux. Elle consiste à « frictionner » à l’aide d’un linge plongé dans l’eau glacée, les organes génitaux. « Au début, il [l’enfant] ne sera pas d’accord », expliquait la naturopathe, préconisant d’insister. Au-delà, le collectif rappelait qu’Irène Grosjean prônait d’autres pratiques dangereuses, comme le jeûne pour les femmes enceintes ou allaitantes.

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L’indignation née de ces propos – qu’Irène Grosjean a assumés, expliquant, le 26 août sur Facebook, qu’il s’agissait d’une « pratique d’hygiène de santé vieille de milliers d’années » – avait rapidement touché la plateforme Doctolib, accusée de référencer des pratiquants de pseudo-médecines, notamment des naturopathes, dont certains disciples de Mme Grosjean.

L’entreprise avait commencé par défendre sa ligne, se posant en simple annuaire répondant aux besoins de ses clients, et estimant qu’il ne lui appartenait pas d’émettre un avis sur ces pratiques, par ailleurs légales. Face à une levée de boucliers générale, jusqu’à l’Ordre des médecins, Doctolib avait rapidement déréférencé dix-sept praticiens, tout en promettant de lancer une consultation, qui a débouché sur cette décision.

Doctolib n’a pas encore atteint la rentabilité

En pratique, un médecin adepte d’homéopathie ou de naturopathie pourra continuer d’être présent sur Doctolib, mais pas un naturopathe ou un magnétiseur, faute d’un référentiel permettant de mesurer le degré de compétence de ces praticiens.

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